8
Un beau matin, Terra montra une autre facette de son caractère. Chaque fois qu’Amy croyait bien le connaître, il la déconcertait. Cette fois, il commença à se révolter d’être le seul professeur de philosophie de l’école. La commission scolaire n’avait accordé qu’à une seule classe le droit d’étudier cette matière en cours spécial. Debout au milieu de la salle des professeurs, pendant qu’Amy et Nicole Penny corrigeaient des examens d’anglais, Terra se déclara outragé à l’idée que ces étudiants n’apprendraient qu’une série de noms savants sans jamais savoir ce qu’était vraiment la philosophie. Puis son regard se perdit dans l’espace. Amy craignit qu’il ne soit en train de fomenter des plans. Avant qu’elle puisse l’interroger, il jeta un coup d’œil à sa montre et annonça qu’il avait un rendez-vous. Il quitta la salle des professeurs sous le regard désemparé des deux femmes.
Terra rejoignit Marco près de l’école. Il faisait froid, mais il ne pleuvait pas. Le jeune homme lui parla de sa rencontre avec l’orienteur. Pour devenir physiothérapeute, il avait d’abord besoin d’améliorer ses notes. Terra lui offrit son aide pour les mathématiques, la physique et la chimie.
— Vous êtes tellement bon pour moi, je ne sais pas comment vous remercier.
— Moi, je le sais, hasarda Terra. Tu pourrais remettre anonymement au directeur les noms des revendeurs de drogue, des possesseurs d’armes offensives et des garçons violents qui commettent des agressions.
— Mais Jamieson et les autres vont savoir qui les a dénoncés !
— Celui qui ne risque rien, n’a rien.
— Je vais y penser, mais en attendant, vous pourriez enseigner votre philosophie du non-étiquetage à tout le monde, y compris les professeurs.
— Justement, j’y songeais.
Amy s’opposa à sa suggestion de donner plus de cours. S’il se mettait à enseigner toute la journée, il s’épuiserait. Il risquait même de perdre prématurément l’usage de ses jambes. Elle ne voulait pas qu’il mette sa santé en péril. Terra arrêta d’en parler, mais il ne changea pas pour autant d’idée.
Le samedi suivant, comme ses jambes n’étaient pas trop douloureuses, Terra suivit volontiers Amy chez son amie, à l’autre bout de Little Rock. Les Penny habitaient une grosse maison rustique et ne semblaient pas avoir de voisins. Terra fit la connaissance du docteur Donald Penny, l’époux de Nicole, médecin généraliste à l’hôpital de la ville. Les femmes les laissèrent s’installer au salon pendant qu’elles finissaient de préparer le repas.
Donald était presque aussi grand que Terra. Il devait certainement s’entraîner plusieurs fois par semaine, puisque son corps était élancé et musclé. Dans la quarantaine, il avait plutôt bonne mine. Il avait les yeux bleus aussi limpides que ceux d’Amy et un visage souriant. Seuls ses cheveux blonds parsemés de mèches blanches trahissaient son âge. Il commença par questionner Terra sur ses goûts et comprit rapidement que les sports ne l’intéressaient pas. Donc, pas question d’allumer le téléviseur pour regarder le match de hockey. Il voulut ensuite savoir en quoi consistait sa nouvelle philosophie du non-étiquetage dont Nicole n’arrêtait pas de lui parler.
— Ce n’est pas nouveau, assura Terra. Il y a toujours eu des gens qui avaient la faculté de regarder le monde et les autres sans leur attribuer d’idées préconçues.
— C’est une théorie intéressante et je vois de quelle façon elle peut avoir eu un impact sur les étudiants. Est-ce que tu as commencé à l’enseigner au Texas ?
— Non. J’étais astro physicien, là-bas.
— À la NASA ?
— Oui. Je travaillais à la conception de nouvelles sources de carburant pour les engins spatiaux.
— Alors, grâce à toi, nous sommes allés sur la lune ?
— Pas vraiment, s’amusa Terra. J’étais encore à l’école quand c’est arrivé.
Donald lui demanda s’il avait l’intention de retourner un jour au Texas pour reprendre son ancien travail. Terra décela dans sa question un certain ton paternaliste : il était inquiet pour Amy. Il s’empressa de répondre qu’il n’avait aucune intention de retourner aux États-Unis, qu’il aimait son travail en Colombie-Britannique et que, de toute façon, le programme spatial avait bien trop progressé durant les dernières années. Jamais il ne pourrait rattraper le temps perdu.
— Nicole m’a dit que tes jambes avaient été reconstruites par des spécialistes en robotique et que tu nécessitais les soins constants d’un physiothérapeute. J’ai donc jeté un coup d’œil à ton dossier médical. Je ne croyais pas que la science était rendue aussi loin.
— Elle ne l’est pas, le rassura Terra. Je suis un prototype.
— Je trouve difficile à croire que cette fusion de chair et de plastique te permette de marcher.
— C’est ma détermination, je crois, qui a opéré ce miracle, pas les chirurgiens.
Amy les épia un instant de la porte de la cuisine. Satisfaite, elle rejoignit Nicole devant le comptoir pour préparer la salade.
— Ton Terra n’est pas un homme très bavard, remarqua Nicole. Il écoute beaucoup plus qu’il ne s’exprime lui-même.
— C’est probablement parce qu’il a été élevé par un père sévère, qui ne voulait pas entendre parler de ses rêves.
Elles dressèrent la table dans la grande salle à manger et y convièrent les hommes. Donald observa que Terra se servait de ses bras pour sortir du fauteuil. Il était sans doute une merveille du point de vue technologique, mais ses mouvements et sa démarche n’étaient pas très naturels. Ils semblaient même lui causer beaucoup d’inconfort. Malgré les tares du Hollandais, Donald était content qu’Amy se soit enfin trouvé un compagnon qui ait autant de classe. À table, la jeune femme entoura son nouvel ami de petites attentions qui firent sourire le couple Penny.
— Elle prend bien soin de toi, commenta Donald.
— Il le faut bien, puisqu’il ne sait pas comment prendre soin de lui-même, le taquina Amy.
Elle vit que Nicole n’avait pas encore bu son vin et voulut savoir pourquoi. Son amie lui annonça, rayonnante de bonheur, qu’elle n’allait pas pouvoir boire d’alcool pendant les huit prochains mois. Folle de joie, Amy bondit de sa chaise et alla serrer les futurs parents dans ses bras pour les féliciter. Terra se contenta de leur serrer poliment la main.
Après un copieux repas et une longue soirée à parler de politique et du comportement étrange de la température sur tout le globe, Terra fut bien content de rentrer à la maison. Il s’assit sur le lit et tenta d’enlever ses souliers, mais ses jambes fatiguées ne voulaient plus lui obéir. Amy s’agenouilla devant lui et lui vint en aide.
— Tu es mort de fatigue, mon pauvre chéri, déplora-t-elle.
Elle plaça la main sur son front. Il n’était pas fiévreux, seulement épuisé.
— Est-ce que tu as aimé cette soirée ? lui demanda-t-elle.
— Oui, c’était bien.
Il déboutonna sa chemise.
— Tu n’as pas affiché beaucoup d’enthousiasme en apprenant que Nicole était enceinte, nota Amy.
— Je ne suis pas le genre d’homme à exprimer ouvertement mes émotions.
— À cause de ton père ?
Il détourna les yeux.
— Est-ce que tu as passé toute ta vie à maîtriser tes émotions ? voulut-elle savoir.
— Non, pas toute ma vie. Les dernières années ont été plus difficiles.
— Es-tu en train de me dire qu’avant ton accident, tu n’exprimais jamais ouvertement ta colère, ta tristesse, ta joie et ton amour ?
— Je maîtrise mes émotions, je ne les supprime pas.
— Mais tu ne les exprimes pas non plus.
— Pas de la même façon que toi, c’est sûr.
— Le disais-tu à Sarah quand tu étais heureux ou malheureux ?
— C’était inutile. Elle savait ce que je ressentais et elle m’aimait tel que j’étais.
— Moi aussi, Terra. Je n’essaie pas de te changer, j’essaie juste de te comprendre. Mais j’ai bien peur de ne pas être aussi perspicace que ta première épouse.
— Ne dis pas ça.
— Moi, j’ai besoin d’obtenir une réaction en retour quand je dis ou je fais quelque chose. Est-ce que tu n’aimes pas savoir ce que je pense à tout instant ?
— Cela m’effraie.
Terra baissa la tête pour lui signifier qu’il désirait mettre fin à cette discussion, mais Amy n’était pas discrète et réservée comme Sarah. Sa nature guerrière l’empêchait de reculer au milieu d’une explication.
— Sarah était-elle comme toi ? demanda-t-elle.
— Je n’ai pas envie de parler d’elle, ni de mon passé, d’ailleurs.
— Terra, je ne te pose pas ces questions pour te contrarier. Je veux seulement apprendre à mieux te connaître. Je veux savoir comment te faire plaisir.
— Tu n’as pas besoin d’être comme Sarah pour me plaire.
Amy le força à se coucher sur le lit. Tous ses muscles étaient tendus.
— Je t’aime comme tu es, lui jura-t-il, mais j’aimerais que tu arrêtes de me bousculer tout le temps.
— Ce n’est pas mon intention. Je veux être ta meilleure amie, ton infirmière, ta maîtresse, ta confidente.
— Oui, je sais, et tu prends bien soin de moi, mais j’ai aussi besoin d’air de temps en temps. Je ne suis pas habitué à recevoir autant d’attention.
— Sarah ne s’occupait pas de toi ?
— Je ne veux pas parler d’elle.
Changeant de tactique, Amy parsema son visage de petits baisers invitants. Il commença par résister, mais elle insista. Plutôt découragé, Terra se laissa tout de même gagner par ses cajoleries. Après l’amour, elle s’endormit dans ses bras, mais il n’arriva pas à trouver le sommeil. Leur dernière conversation avait fait surgir des fantômes de son passé. Ils déambulèrent longtemps dans son esprit. Il se rappela son arrivée chez son père. Peut-être était-ce le fait de ne pas parler la même langue qui les avait opposés dès la première journée. Ses beaux-parents Hollandais avaient promis à Murray Wilder d’élever son fils dans les deux langues, mais ils n’en avaient rien fait. Le gamin ne comprenait que le Hollandais à son arrivée en Angleterre et son père avait dû défrayer les honoraires d’un professeur privé pendant tout l’été pour que Terra puisse aller à l’école. Le secondaire avait aussi été un grand choc pour Terra, surtout parce que son père l’avait mis en pension parmi une troupe de jeunes Anglais huppés, qui se moquèrent de lui pendant cinq longues années. Terra s’assoupit finalement au milieu de ses horribles souvenirs.
Tandis qu’ils se rendaient à l’école, le lendemain, Amy s’aperçut que Terra s’endormait sur le siège du passager. Elle lui demanda s’il préférait retourner à la maison. Il refusa catégoriquement.
— J’ai beaucoup réfléchi, ajouta-t-il. Je vais faire un effort pour te parler davantage de ce que je ressens. Après tout, ce n’est pas ta faute si j’ai grandi dans un milieu froid et austère.
— Moi aussi j’ai réfléchi, confessa Amy. Je vais aussi faire un effort pour cesser de te bousculer.
— Un jour, quand il y aura moins de colère dans mon cœur, je te parlerai de mon père.
— Et de tes grands-parents ?
— D’eux aussi. Ils me manquent terriblement. J’aurais bien aimé qu’ils puissent te rencontrer.
En arrêtant la voiture dans le stationnement de l’école, Amy surprit Terra en lui souhaitant bonne fête. Elle lui annonça également qu’elle l’emmènerait souper au restaurant après la physiothérapie pour souligner l’occasion et chez un photographe afin d’avoir des clichés récents de lui. Elle pourrait ainsi les transmettre à sa sœur à Toronto, pour qu’elle voie à quoi ressemblait son beau Hollandais, Terra la remercia en rougissant.
En entrant en classe, il faillit mourir de peur : un nuage de confettis et une pluie de bons vœux l’accueillirent bruyamment.
— Comment avez-vous su que c’était mon anniversaire ? s’étonna-t-il.
— Nous avons nos sources, insinua Fred, avec un sourire moqueur.
Terra remarqua alors un objet d’environ deux mètres de haut, recouvert d’un drap, au fond de la classe.
— C’est votre cadeau, l’informa Karen.
— Ce n’est pas quelque chose qui explose, au moins ? s’inquiéta-t-il.
— Nous ne pourrions jamais vous faire de mal, maître ! s’écria Frank.
Terra lui décocha un regard découragé. Il leur rappela que les règlements de l’école lui interdisaient d’accepter des présents de la part des étudiants. Ils ne voulurent rien entendre. Terra tira donc doucement sur le drap et découvrit un jeune arbre. Il en resta ébahi.
— Ma grand-mère suggère que vous le plantiez dans votre cour, lui indiqua Fred.
— Dans ma cour ? répéta Terra, à qui on n’avait jamais offert d’arbre auparavant.
— Dans celle de mademoiselle Dickinson plutôt, puisque c’est là que vous vivez maintenant.
— Un professeur ne peut-il pas avoir de vie privée ? leur reprocha Terra.
— Pas vous en tout cas, répondit Marco.
— Nous devons vous protéger contre les forces du mal, expliqua Frank.
— Entre autres, ajouta Chance.
— Ma grand-mère prétend que les arbres sont d’excellents protecteurs, ajouta Fred. Celui-ci prendra soin de vous quand nous ne serons pas là.
— Vous rendez-vous compte du nombre d’étiquettes que vous m’avez collées durant les cinq dernières minutes ? les sermonna Terra. À part de celle du Fils de Dieu, vous avez décidé que j’étais un homme faible, incapable de prendre soin de lui-même et nécessitant votre protection. Comprenez-vous que vous risquez maintenant de me traiter différemment à cause de ces étiquettes ?
— Vous nous enseignez à regarder le monde avec les yeux innocents d’un enfant, se rappela Chance.
— Un enfant ne me percevrait pas comme un invalide. Il accepterait mon infirmité sans en faire un drame. Il n’essaierait pas de découvrir où je vis et avec qui je vis. Il se contenterait de profiter de ma présence. Et si je lui disais que je n’ai pas envie de lui parler de ma vie privée, il hausserait les épaules et continuerait quand même de jouer avec moi.
La classe l’observait en silence, se demandant s’il était réellement fâché. Terra prit une grande inspiration et se détendit.
— Je veux seulement que vous compreniez les différentes facettes de l’étiquetage et les malentendus qu’il peut engendrer.
L’arbre fit alors quelque chose de tout à fait extraordinaire : il étira une de ses branches et l’enroula autour du poignet de Terra. Le Hollandais fut si surpris qu’il demeura d’abord immobile. Puis, effrayé, il tenta de libérer sa main. Une autre branche lui entoura le bras !
Les sept terreurs bondirent de leurs sièges pour lui porter secours.
— Mais les arbres ne sont pas supposés agir ainsi ! s’écria Fred.
— Oh non ! Nous lui avons acheté un arbre Carnivore ! s’alarma Julie.
— Ça n’existe même pas, un arbre Carnivore ! protesta Katy.
— L’homme qui nous l’a vendu nous a dit que c’était un chêne ! les renseigna Chance.
— On se calme, tout le monde, intervint Karen en sortant des ciseaux de son sac à dos.
Elle s’approcha du professeur de philosophie, retenu prisonnier par les deux branches. Elle coupa facilement la première. À leur grand étonnement, cinq autres branches fusèrent du tronc et entourèrent les bras et les jambes de Terra.
— Karen, arrête ! supplia le Hollandais.
Elle recula, désolée d’avoir causé la multiplication de ses liens. Fred essaya de dégager doucement la jambe de Terra, mais d’autres branches s’attachèrent à lui.
— Fred, ne le touche pas ! s’énerva Terra.
Effrayés, les élèves prirent leurs distances. Ils se mirent à envisager d’autres solutions et pensèrent aux pompiers, qui sauraient sans doute comment lui venir en aide. Pendant qu’ils discutaient, Katy courut chercher Amy à la salle des professeurs.
Cette dernière eut un serrement de cœur en apercevant son futur époux emmêlé dans les ramures. Elle voulut, elle aussi, le délivrer, malgré les protestations des étudiants. Une branche surgit de l’arbre et s’enroula autour du cou de Terra. Marco éloigna Amy.
— Monsieur Wilder, êtes-vous capable de respirer ? s’inquiéta Karen.
— Oui, haleta Terra. N’approchez pas.
Frank sortit des rangs.
— Vous n’avez qu’à lui ordonner de vous rendre votre liberté, suggéra-t-il.
— Frank, ce n’est pas le moment ! lui reprocha Fred.
— Qu’avez-vous à perdre ?
Puisque rien ne semblait fonctionner, Terra suivit son conseil. D’une voix tremblante, il demanda à l’arbre de le relâcher. Les branches se déroulèrent et se recroquevillèrent jusqu’au tronc. Les élèves se précipitèrent pour s’emparer du chêneau, mais Terra les arrêta d’un geste de la main. Son esprit scientifique aimait percer les mystères et le comportement de cet arbre l’intriguait. Terra tendit la main. Une branche s’étira aussitôt pour lui caresser la paume.
— Pourquoi ne vous attaque-t-il pas ? le questionna Katy.
— Je n’en sais rien, admit Terra, fasciné.
— C’est parce qu’il a reconnu sa voix expliqua Frank.
— Est-ce vrai, monsieur Wilder ? s’enquit Fred.
— Non. Il y a sûrement une explication logique à ce phénomène.
Terra recula et la branche reprit sa position normale.
— J’imagine que vous ne voudrez plus de notre cadeau après ce qui vient de se passer, déplora Julie.
— Au contraire. Je pense que c’est un présent que je conserverai dans mon salon jusqu’au printemps.
— Il n’en est pas question ! s’opposa Amy.
— Moi aussi je pense que vous seriez plus en sécurité si le chêne ne se trouvait pas chez vous, l’appuya Marco. Je vais le garder chez moi jusqu’à ce que nous puissions le planter dans votre cour.
Terra aperçut le regard menaçant d’Amy et accepta l’offre de son étudiant. La cloche sonna. Les élèves quittèrent la classe avec leur présent. Amy se blottit contre lui.
— Je suis contente que tu n’aies pas été blessé dans ce stupide incident.
— Je ne pense pas que l’arbre avait l’intention de me faire du mal. En fait, il m’a plutôt donné de l’affection, comme tu le fais en ce moment.
Amy relâcha son emprise et planta son regard dans le sien.
— Je ne sais pas pourquoi les arbres réagissent ainsi, ajouta-t-il.
— Tu ne peux pas être…
— Non, je suis mortel, comme toi. C’est peut-être une farce que les étudiants m’ont servie pour mon anniversaire ? Ou un arbre truqué ?
— Ils ne peuvent pas avoir trafiqué aussi tous les arbres du stationnement.
— Alors peut-être que c’est le matériel synthétique de mes jambes qui les attire. Laisse-moi faire un peu de recherche avant de sauter aux conclusions.
Après leurs cours du matin, les terreurs se rendirent à la cafétéria. À leur grand étonnement, Frank prêchait au reste de l’école que Terra Wilder était la réincarnation du Christ. Pendant un instant, Fred et Marco eurent envie d’aller empoigner ses longs cheveux et de le tirer jusqu’au bureau du directeur. Mais, au fond, ils commençaient aussi à douter que leur professeur hollandais soit un homme normal.